dimanche 22 mai 2011
Malte Martin
Vous l’avez vu dans les couloirs de métro ou en vous promenant dans des quartiers des villes. Il fait parler le théâtre de l’Athénée, il fait vibrer des signes pour Malakoff ou sur le boulevard de Magenta et transforme les immeubles de Saint Blaise en écran de lecture géant. Graphiste et plasticien, sa qualité d’auteur déborde le graphisme. Malte Martin a posé la transversalité des pratiques artistiques comme principe fondateur de son activité. De la cacophonie des signes commerciaux et publicitaires qui nous abrutit, Malte Martin déduit l’urgence des espaces vacants, par décision et non par abandon : blanc éclatant du papier, peau lavée et sensible des murs et du monde que l’imaginaire reconquiert. Adepte de la « basse tension », il entend proposer des signes qui « parlent moins fort » que les signes commerciaux et le mobilier urbain. À la couleur, le graphiste n’est cependant pas hostile par principe. Avec le théâtre de Malakoff surtout, il pousse au paroxysme de la fluorescence. Formes réduites à l’archaïsme des signes, soufflées au pochoir sur des aplats denses d’encres primaires. Violence et plénitude, la lumière émane du mur. Aux images dont les plus pertinentes sont contaminées par la médiocrité envahissante de la plupart, il préfère de plus en plus les mots, la rudesse et la douceur des formulations sans détour, celles qui naissent plus facilement dans la rue que dans les bureaux.
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